Que ce soit pour une transformation, un accompagnement du changement ou un progrès dans la qualité de la coopération d’une équipe, le coach du collectif (d’équipe ou d’organisation) se trouve parfois bien seul face à la problématique de son client. Il faut dire que l’enjeu est de taille : non seulement ce coaching global d’une entité intègre des aspects culturels, systémiques, structurels ou situationnels, mais la taille du groupe à faire bouger est importante, avec des dynamiques et des particularités variées.
Défi supplémentaire, la demande explicite faite par le client dissimule parfois une demande latente, non formulée, alors que c’est justement sur elle qu’il faut agir pour faire évoluer la situation.
Le mentoring collectif permet de réfléchir à plusieurs et de sortir de la solitude sur le cas spécifique qui préoccupe le mentoré. La présence des autres offre l’occasion de formuler tous les aspects de la situation et de la forme d’approche qu’il poursuit, d’entendre des idées ou des hypothèses, de trouver de nouveaux moyens à mettre en œuvre et parfois de redresser un accompagnement qui dérape.
Si le groupe de mentoring collectif permet à l’apporteur d’un cas de repartir avec en tête un nouveau scénario tactique, une compréhension affinée des enjeux ou de nouveaux moyens, il apporte aux autres participants des éléments d’expérience et des compléments de formation aux multiples aspects du coaching d’équipe ou d’organisation.
De son côté, le mentoring individuel aborde, lui, l’accompagnement de façon beaucoup plus fouillée. C’est l’équivalent d’un travail à deux, d’une coproduction où seul apparait chez le client le coach mentoré. Cette préparation à deux des différents scénarios, cette analyse à deux de la problématique et des moyens à mettre en œuvre, facilite d’une part une vision en relief de la situation et offre d’autre part à l’intéressé un lieu pour s’entraîner avec un sparring-partner.
Il faut garder à l’esprit que le coach du collectif fait face à une entité vivante beaucoup plus grande, beaucoup plus puissante et beaucoup plus “liquide“ que lui. Comme le cavalier qui prendrait des risques à vouloir contrôler son cheval sans le tact que l’on doit à un animal plus fort et plus instinctif, le coach du collectif se doit d’envisager et de savoir répondre à toutes les situations, tous les phénomènes collectifs ou systémiques qui peuvent se présenter. Il doit aussi savoir les anticiper sous peine d’être rapidement dépassé. C’est la gestion de cette complexité qui nécessite un travail en binôme entre le coach actif et le coach expérimenté.
Enfin il faut savoir que les conditions d’application de cette approche de mentoring individuel, consommatrice en temps, repose sur la sobriété des honoraires du mentor.
En un mot, le mentoring permet d’assurer sa sérénité grâce au concours d’un autre coach expérimenté, face à la complexité du sujet et de la taille de l’entité traitée.
Olivier Devillard